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Le pape François nous invite à faire de ce mercredi des Cendres une journée de prière et de jeûne pour la paix en Ukraine. 

« Et maintenant je voudrais en appeler à tous, croyants et non-croyants. Jésus nous a enseigné qu’à l’absurdité diabolique de la violence, on répond par les armes de Dieu, par la prière et par le jeûne. J’invite tout le monde à faire, le 2 mars prochain, Mercredi des Cendres, une journée de jeûne pour la paix. J’encourage spécialement les croyants pour que ce jour-là ils se consacrent intensément à la prière et au jeûne. » (Audience générale du 23 février 2022)

Mais quel sens peut porter ce jeûne ? Est-ce par nos forces que nous pourrons faire cesser ce conflit ? La prière et le jeûne sont-ils efficaces ?

La prière est inutile. Il n’est pas question de chercher à faire « fléchir » Dieu ou à le convaincre. Dieu agit gratuitement, pas comme un comptable qui conditionnerait notre avenir à une quantité donnée de prières. La prière est indispensable car elle nous met à nouveau en relation avec Dieu. Elle nous dispose à nous laisser travailler par Dieu, d’une manière qui nous échappe. Parce que la prière est parfois un lieu aride, elle nous met face à notre impatience et nous apprend à l’habiter. 

Associé à la prière, le jeûne vient marquer concrètement que nous avons faim de nourriture mais aussi de Dieu. Jeûner n’est pas une performance mais un exercice pour se décentrer. Et comme le repas est une activité éminemment sociale, ce jour de jeûne peut venir interroger notre relation aux autres, en particulier aux plus pauvres. Par le dépouillement auquel il invite, il peut nous rendre plus solidaire de ceux qui manquent de tout. 

Jeûne et prière ne sont pas une fuite du monde et de son actualité si difficile, bien au contraire. Ils viennent creuser en nous le désir de la relation, nous faire goûter le manque pour mieux revenir vers Dieu et le monde, nous rendre davantage conscients de la peine qui peut habiter ce monde. 

Jeûne et prière rejoignent les gestes d’autres traditions religieuses dans le monde. L’appel du pape François s’adressait d’ailleurs bien au-delà de l’ensemble des catholiques. Alors que la guerre vient séparer des peuples, prier ensemble marque notre refus de la division.

Loin de nous éloigner du monde et de son fracas, le jeûne nous confronte à la violence de nos appétits et la prière à notre impatience. Ces deux gestes nous font expérimenter que le conflit est présent au plus intime de notre personne. Ils sont alors une manière de s’exercer à faire la paix en nous-mêmes pour mieux la vivre autour de nous. Prier et jeûner pour la paix deviennent alors des moyens très concrets pour participer à cet effort de paix auquel nous sommes tous appelés.

A l’appel du pape, prions et jeûnons pour la paix et ainsi préparons-nous pour ce temps de Carême, moment privilégié de sortie de nous-mêmes et de rencontre du Dieu qui vient au devant de nous pour nous apporter sa paix.

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